LCF Magazine 23 - 2014 11.pdf

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P.
6
Édito
Florence Teste, rédactrice en chef
Bonjour à toutes et à tous,
Le nouveau numéro de LCFF est arrivé ! La ville de
Reims est à l’honneur, ce mois-ci.
Mais surtout, il faut que je vous parle de la campagne
que nous avons entreprise en faveur de LCFF. A nos
débuts, LCF était totalement gratuit. Mais à partir
de janvier 2014, nous avons dû rendre inaccessible
une partie du magazine. Aujourd’hui, la quasi-
totalité de LCFF n’est disponible qu’en achetant les
articles à l’unité ou en s’abonnant.
Car malheureusement, nous n’avons pas encore
suffisamment de souscripteurs pour nous permettre
de vivre. Pourtant, parmi l’équipe qui travaille
à temps plein à l’élaboration de LCFF, seules 2
personnes sont rémunérées. Les
autres interviennent de manière tout
à fait bénévole. Mais vous vous en
doutez, il faut bien gagner sa vie.
On ne peut pas rester bénévole en
permanence, chacun a ses factures
à payer, n’est-ce pas ? Comme vous-
même, j’imagine.
NEBRASKA
DE
ALEXANDRE PAYNE
P.
9
RODIN
DONNE VIE AUX
CORPS DE PIERRE
P.
10
C’est pourquoi vous trouverez en
page 12 un appel qui s’adresse aux
médias et aux pouvoirs publics. Nous
avons rédigé ce texte que nous avons
envoyé aux rédactions de divers
journaux nationaux. Nous avons
également interpelé le Président de
la République, le Premier Ministre,
la Ministre de la Culture et de la
L’IMMORTEL
(PARTIE 2)
Communication, certains députés,
le Secrétaire Générale de l’OIF afin
qu’ils prennent des décisions qui favoriseraient enfin des initiatives comme celle de LCFF.
De plus, nous avons mis en ligne une pétition pour soutenir notre action. Suivez le lien et faites-le suivre à
votre carnet d’adresses, vos amis, vos collègues, afin de donner encore plus d’ampleur à notre mouvement.
Nous avons aussi mis en place un groupe sur Twitter : #AvenirFrancophonie. Participez-y sans modération !
Pour compléter ces actions, vous pouvez nous aider : abonnez-vous, proposez de le faire à votre école,
réclamez-le à votre médiathèque, ... Ou, si vous n’avez pas les moyens de vous offrir un abonnement, achetez
quelques articles à l’unité. Nous avons besoin de vous !
BRASSENS
Sans aide de la part des pouvoirs publics et sans augmentation de notre chifre d’affaires, nous devrons arrêter
la publication de LCFF. Et quand je lis vos commentaires si positifs et si encourageants, je me dis que ce serait
vraiment dommage. La langue française mérite qu’on lui donne une place d’honneur.
ENVIRONNEMENT
UNE GRANDE AVENTURE
ECOLOGIQUE EN MER
P.
P.
17
P.
14
REIMS
LA CITE DES SACRES
INGRID
LA LOUISIANE,
PEDAGOGIE
18
P.
20
P.
P.
POT-POURRI DE CULTURES
24
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29
30
32
34
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38
41
43
49
REIMS
LA CITE DES SACRES
GUIDE DE COMMUNICATION
P.
22
LA PAROLE
P.
EST AU(X) PEUPLE(S) !
DIDEROT
REGRETS SUR MA VIEILLE ROBE DE
CHAMBRE
P.
LA PROGRESSION
MEDIAS
LOGIQUE DU DISCOURS P.
LA PUBLICITE COMPARATIVE EN FRANCE
ROBUCHON,
LE CHEF LE PLUS ETOILE
P.
P.
P.
P.
P.
TV5 MONDE
PÉROU-LIMA
44
RFI
PASSER L’ARME A GAUCHE
LES FEMMES ET LE
CHAMPAGNE
RECETTE
JEUX
UNE LONGUE HISTOIRE D’AMOUR…
ESCALOPES DE VEAU AU CHAMPAGNE
ET AUX MORILLES
P.
P.
IMAGIER
AUTOUR D’UN VERRE
P.
48
L
ES
ARTICLES SONT ADAPTÉS
À DES NIVEAUX
REPRÉSENTÉE PAR LE PICTOGRAMME EN
FORME DE LIVRE EN HAUT DE LA PAGE
.
DIFFICULTÉ DE L
ARTICLE EST
B1
À
C2. L
A
L
ES ARTICLES QUI COMPORTENT
CE PICTOGRAMME EXISTENT EN
VERSION AUDIO
LE BISCUIT ROSE
DE REIMS
Cinéma
Lexique
© Bona Fide - Paramount
© Bona Fide - Paramount
Comme au
par Alex Flacoute
cinéma
1. atypique (adj. m.s.) :
pas ordinaire, pas
commun
2. arnaque (n. f.s.) :
escroquerie,
entourloupe
3. raisonner (v.) :
aider à réfléchir calmement
4. dysfonctionnements (n. m.p .) :
mauvais
fonctionnements, problèmes
5. sermonner (v.) :
faire des reproches
6. périple (n. m.s.) :
voyage
7. acariâtre (adj. m.s.) :
qui a mauvais
caractère
8. idem (adv.) :
de même, la même chose
Nebraska,
d’Alexander Payne, États-Unis, (2013)
porté le gros lot et décide de repartir immédiatement
en direction de Lincoln. En voyant la détermination
de son père, David accepte de l’accompagner jusque
dans le Nebraska.
Après l’excellent
The Descendants
en 2011, Alexan-
der Payne continue sur sa lancée et nous livre un
nouveau film sur la famille et ses
dysfonctionne-
ments
4
.
Woody n’est pas
seulement
un
vieil homme qui
perd la tête, il est
aussi alcoolique.
Sa femme, Kate,
n’a plus aucune
influence sur lui
et passe son temps à le
sermonner
5
. Quant à son
fils le plus âgé, Ross, il estime que lui et David n’ont
pas à s’en occuper, parce que Woody n’a jamais pris
soin d’eux.
Pourtant, David pense que ce voyage d’environ mil-
le deux cents kilomètres sera peut-être l’occasion de
resserrer les liens entre son père et lui.
Au départ, le trajet promet d’être long et compli-
qué : Woody n’est jamais content, il se plaint de
tout, critique tout le monde et il boit beaucoup.
© Bona Fide - Paramount
Pendant une halte à Hawthorne, là où a grandi
Woody, et où habite son frère Ray, toute la famille
Grant se réunit pour organiser un grand repas. En
effet, tout le monde a appris que Woody allait deve-
nir millionnaire ; et donc, tout le monde commence
à lui réclamer de l’aide.
Idem
8
lorsque David et
Woody sortent en ville et tombent sur les anciens
amis de Woody qui exigent le remboursement de
vieilles dettes.
David se rend compte que son père, malgré ses dé-
fauts, est un homme plus honnête et plus intègre
que tous ses frères, cousins et amis réunis.
© Bona Fide - Paramount
6
© Bona Fide - Paramount
David Grant vient chercher son père Woody au pos-
te de police de Billings, dans le Montana. Celui-ci a
été retrouvé marchant seul le long d’une autoroute.
Lorsque David demande
pourquoi il a fait ça, Woo-
dy lui répond qu’il doit
aller récupérer de l’argent
dans la ville de Lincoln,
dans le Nebraska.
lcff
- Cinéma
© Bona Fide - Paramount
© Bona Fide - Paramount
© Bona Fide - Paramount
Ce mois-ci, on traverse l’Atlantique pour suivre
le parcours atypique
1
d’un père et de son fils
qui roulent en direction d’une grosse somme
d’argent  ! L’acteur Bruce Dern a reçu le prix
d’interprétation masculine pour ce film lors du
66
e
Festival de Cannes, en 2013.
En effet, il a reçu un courrier disant qu’il a gagné un
million de dollars à une loterie publicitaire. David,
en lisant la lettre, se rend compte que son père est
victime d’une
arnaque
2
. Bien qu’il tente de
raison-
ner
3
Woody, ce dernier est persuadé d’avoir rem-
Et si David poursuit malgré tout le voyage avec son
père, c’est que plus ils approchent de leur destina-
tion, plus David en apprend sur lui. Jusqu’à ce
péri-
ple
6
, il le voyait comme un vieil homme
acariâtre
7
,
qui parle peu et qui passe son temps dans les bars. Et
finalement, c’est grâce à un bout de papier promet-
tant la fortune que David va réellement apprendre à
connaître son père.
C’est également au détour d’une nouvelle dispute
avec Woody qu’il va mieux comprendre sa person-
nalité complexe : pourquoi il parle si peu, pourquoi
il semble perdu la moitié du temps, et peut-être
pourquoi il boit autant…
En conclusion,
Payne nous of-
fre une fois de
plus un très
grand film. Avec
comme point de
départ, un vieux
grincheux victi-
me d’une supercherie, il observe à la loupe la cellule
familiale et le manque de communication avec une
fraîcheur, une sensibilité et un humour propre à lui
(la recherche du dentier et l’épisode du compresseur
d’air sont de vrais moments de comédie !). En plus,
tout cela sublimé par un noir et blanc magnifique.
Bref, embarquez avec David et Woody, vous ne re-
gretterez pas le voyage !
7
lcff
- Cinéma
Arts
© Juanedc
Lexique
1. don (n. m.s.) :
capacité exceptionnelle
2. inlassablement (adv) :
longtemps
et sans cesse
3. sʼimprègne (v. sʼimprégner) :
absorbe, se nourrit de
4. enserre (v. enserrer) :
enferme
5. quête (n. f.s.) :
recherche
6. estampes (n. f.p.) :
images
imprimées à caractère artistique
7. tourments (n. m.p.) :
inquiétudes,
préoccupations
8. tiraillements (n. m.p.) :
tensions,
contradictions
Rodin
donne vie aux corps de pierre
par Daphné Brottet
Puissance et grandeur sont les adjectifs les
plus utilisés pour qualifier l’œuvre entière
d’Auguste Rodin, sculpteur français,
maître et amant de la belle et talentueuse
Camille Claudel (LCFF n°22). En effet,
l’artiste parisien a développé un don
1
pour
reproduire la vérité de la nature. Avec lui,
une nouvelle vision de la sculpture s’ouvre,
celle du mouvement des corps.
du Moyen-âge, d’Europe et d’ailleurs, Rodin passe
la plus grande partie de ses journées au musée du
Louvre. Pendant son apprentissage, il dessine et co-
pie
inlassablement
2
les modèles grecs, romains et
égyptiens, mais aussi du Moyen-Orient et de l’Asie.
Il
s’imprègne
3
de toutes les techniques de reproduc-
tion des corps mais aussi de leur construction. Com-
me un médecin, il scrute le corps humain, l’ampli-
tude et le déroulé de chaque membre en action. Puis,
comme les peintres, il part en Italie pour compléter
ses connaissances et son savoir-faire. Il est subjugué
par les œuvres de Donatello et de Michel-Ange.
D’ailleurs, sa sculpture,
L’Âge d’airain
(1877), sa
première grande réalisation,
est une référence directe aux
Esclaves
de Michel-Ange. On
les nomme les « non-finito ».
J’ai vu ces esclaves à Florence,
ils sont impressionnants de
vie  ! On dirait que les corps
de ces hommes cherchent à
s’échapper du bloc de marbre
qui les
enserre
4
. Ce que Rodin
a produit est alors incroyable : le personnage semble
être vivant.
G
rand admirateur des sculptures de l’Antiquité et
Dans sa
quête
5
de réalité et sur-
tout de vérité, Rodin s’éloigne
petit à petit du modèle idéal de
l’époque. Un peu à la manière
des
estampes
6
japonaises, il en-
toure ses créations d’un certain
érotisme. Il ne fait pas comme les
autres artistes et demande à ses
modèles de bouger : «…chasseur
de vérité et guetteur de vie, je
prends sur le vif des mouvements que j’observe… »,
et il ajoute : « Je vois toute la vérité et pas seulement
celle de la surface ». Les dessins préparatoires sont
fondamentaux. Aussi, c’est dans cette veine que le
fameux
Penseur
a été élaboré. Bien qu’assis et replié
sur lui-même, cet homme nu à la musculature puis-
sante, nous révèle les
tourments
7
de son âme. Cette
sculpture en bronze manifeste l’alliance du corps et
de l’esprit. Elle laisse entrevoir les agitations et les
tiraillements
8
intérieurs qui animent ce person-
nage.
L’ensemble de l’œuvre de cet artiste génial nous
apporte encore aujourd’hui des enseignements sur
l’existence. Plus qu’une leçon d’art, elle est un souf-
fle. Aussi, je conclus par ses propos : « Entre la natu-
re et le papier, j’ai supprimé le talent. Je ne raisonne
pas, je me laisse faire. »
© Juanedc
© Daniel Ullrich, Threedots
9
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